Louer une chambre chez soi : comment ça fonctionne et quelles assurances prévoir ? 

Narjiss ZEMMARI

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Louer une chambre chez soi, c’est tentant sur le papier. Mais dans les faits, comment ça marche ? Faut-il prévenir son assurance ? On vous explique tout ce qu’il faut savoir avant d’accueillir quelqu’un sous votre toit. 

💡 L’essentiel à retenir 

  • Conditions pour louer une chambre chez soi :  
    • La chambre doit faire au moins 9 m² avec 2,20 m de hauteur sous plafond. 
    • Elle doit disposer d’une fenêtre extérieure et d’un accès aux commodités. 
    • Bail écrit obligatoire. 
  • Assurances : Prévenez impérativement votre assureur et souscrivez une extension « location meublée ». Le locataire doit aussi s’assurer contre les risques locatifs.  
  • Sélection du locataire : Exigez des revenus 3 fois supérieurs au loyer et vérifiez les justificatifs financiers. Un garant solide est indispensable pour les étudiants. 

Est-il légal de louer une chambre chez soi ? 

Oui, tout propriétaire peut louer une chambre de son logement principal sans restriction particulière. C’est votre bien, vous en disposez comme vous le souhaitez. 

D’ailleurs, de plus en plus de Français louent une chambre de leur maison. (Source : Franceinfo

La situation se complique un peu si vous êtes locataire. Dans ce cas, impossible de vous lancer sans l’accord écrit de votre propriétaire. Attention à ne pas confondre : héberger gratuitement un ami ou un membre de votre famille ne pose aucun souci et ne nécessite pas d’autorisation. C’est uniquement quand vous demandez un loyer que les règles de la sous-location s’appliquent. 

Même s’il n’existe pas de restriction par rapport à la location d’une chambre chez soi, il y a certaines conditions à respecter. 

Quelles sont les conditions pour louer une chambre chez soi légalement ?  

La chambre doit répondre à des critères de décence 

Selon le Décret n°2002-120 du 30 janvier 2002, la pièce que vous désirez louer doit respecter certains critères de décence. Concrètement, la chambre doit avoir : 

  • Au moins 9 m² de surface (mesurée selon la loi Carrez) avec une hauteur sous plafond de 2,20 mètres minimum.  
  • Une fenêtre qui donne sur l’extérieur pour faire rentrer la lumière naturelle et permettre d’aérer convenablement.  
  • Un accès facile aux commodités de base : eau courante, électricité, toilettes et cuisine.  
  • Un chauffage qui fonctionne et des installations électriques aux normes.  
  • Pas de traces de nuisibles comme des cafards, punaises de lit ou rongeurs.  

Le locataire doit bénéficier d’un bail écrit 

Avant d’accueillir un loueur chez vous, il faut choisir le bon type de contrat. Plusieurs options s’offrent à vous, chacune avec ses particularités : 

Type de bail Durée Dépôt de garantie Préavis Particularités 
Bail mobilité 1 à 10 mois (non renouvelable) Aucun 1 mois pour le locataire Parfait pour les stages, alternances ou année universitaire 
Bail meublé classique 1 an minimum (9 mois pour étudiant) Maximum 1 mois de loyer hors charges 1 mois pour le locataire Se renouvelle automatiquement (sans reconduction automatique pour étudiant) 
Location saisonnière (Airbnb) Maximum 120 jours/an Variable Selon accord Numéro d’enregistrement obligatoire + autorisation de changement d’usage au-delà de 120 jours  

Le montant du loyer : encadrement selon localisation 

Une fois que vous avez choisi le type de bail, il faut fixer le montant du loyer. Pour qu’il soit cohérent, jetez un œil aux prix demandés dans votre quartier pour des chambres similaires. Pensez à la surface, aux meubles fournis et aux commodités du coin : transports en commun, commerces, etc. Pour les charges, vous avez le choix entre un forfait fixe (plus simple à gérer) ou le montant réel des consommations (plus précis mais avec une régularisation annuelle). 

Sachez que les zones tendues, comme Paris, Lyon, Lille, Montpellier ou Bordeaux, sont soumises à un encadrement plus strict des loyers, avec des plafonds précis. 

Les droits et obligations du propriétaire occupant 

Quand on décide de louer une chambre chez soi occasionnellement, il est important de respecter certaines obligations :  

  • Fournir un logement décent  
  • Assurer les réparations importantes (gros œuvre, toiture, chauffage) 
  • Respecter la vie privée du locataire  
  • Garantir la tranquillité (horaires raisonnables) 

En parallèle, vous disposez de certains droits, comme celui de fixer les règles de vie commune (horaires, usage de la cuisine, interdiction de fumer, etc.) ou encore de résilier le bail en cas de manquement grave. 

💡 L’essentiel à retenir : Louer une chambre chez soi légalement nécessite un logement décent, un bail écrit adapté, le respect des plafonds de loyers en zone tendue, et les déclarations fiscales obligatoires. Informez votre assureur et, si vous êtes locataire, obtenez l’accord écrit de votre propriétaire. 

Quelle fiscalité pour la location d’une chambre chez l’habitant ? 

Louer une chambre génère des revenus à déclarer au fisc. Heureusement, plusieurs régimes fiscaux existent selon votre situation, et vous pouvez même être totalement exonéré dans certains cas. 

Le régime d’exonération possible sous conditions 

Vous pouvez louer une chambre sans payer d’impôts si le loyer annuel charges comprises ne dépasse pas un plafond fixé chaque année. En 2025, ce plafond s’élève à 203 € par mètre carré en Île-de-France et 150 € par mètre carré dans les autres régions. Concrètement, pour une chambre de 12 m² à Paris, vous pouvez encaisser jusqu’à 2 436 € par an (environ 203 € par mois) sans imposition. En province, ce serait 1 800 € maximum annuels. 

Cette exonération fonctionne uniquement si la chambre constitue la résidence principale du locataire et que vous habitez vous-même dans le logement. Si vous dépassez le plafond, vous perdez le bénéfice de l’exonération sur l’intégralité de vos recettes et devez tout déclarer. 

Déclaration des revenus locatifs 

Dès que vous dépassez les plafonds d’exonération, vous devez déclarer vos revenus locatifs. Le régime micro-BIC s’applique automatiquement si vos recettes annuelles restent sous 77 700 €. L’administration fiscale applique alors un abattement forfaitaire de 50 % sur vos recettes pour tenir compte de vos charges. Vous êtes imposé uniquement sur les 50 % restants. C’est le régime le plus simple car vous n’avez aucun justificatif à fournir. 

Le régime réel devient obligatoire au-delà de 77 700 €, mais vous pouvez aussi l’opter volontairement si c’est plus avantageux. Ce choix peut s’avérer intéressant si vos charges réelles (travaux, intérêts d’emprunt, assurance, taxe foncière, amortissement du mobilier) dépassent les 50 % d’abattement du micro-BIC. 

Quelles assurances prévoir pour louer une chambre chez soi ? 

Louer une chambre chez soi modifie votre situation d’assurance. Votre contrat habitation classique ne couvre généralement pas cette activité, et des risques nouveaux apparaissent.  

Adapter votre assurance habitation propriétaire 

Tout d’abord, il faut prévenir l’assureur que vous louez une chambre. Ne sautez pas cette démarche, sinon votre assureur pourrait refuser de vous indemniser en cas de sinistre. La plupart des compagnies proposent une extension de garantie spécifique pour couvrir la location d’une partie d’une résidence principale. Le surcoût reste modéré, entre 50 et 150 € par an. 

Cette extension doit inclure la responsabilité civile propriétaire bailleur qui vous protège si un dommage causé par votre logement blesse votre locataire : chute, électrocution, intoxication au monoxyde de carbone. Elle couvre aussi les dégâts que votre locataire pourrait causer aux voisins ou aux parties communes en copropriété. 

L’assurance du locataire : obligatoire ou recommandée ? 

Le locataire doit également souscrire une assurance habitation locataire couvrant au moins les risques locatifs : dégâts des eaux, incendie, explosion. Cette obligation vaut même pour une chambre. Le propriétaire exige clairement une attestation d’assurance avant la remise des clés. Si le locataire ne s’assure pas malgré les relances du propriétaire, ce dernier peut souscrire une assurance pour son compte et lui répercuter le coût, voire résilier le bail.  

Pour la location saisonnière de quelques jours, vos locataires Airbnb ne sont pas tenus de prendre une assurance spécifique. Votre propre assurance avec extension location meublée suffit, mais vérifiez qu’elle couvre bien la courte durée et le nombre de jours que vous pratiquez. Certains assureurs limitent leur garantie à 90 ou 120 jours par an. 

Les garanties complémentaires utiles 

  • Garantie loyers impayés : elle couvre les loyers non perçus et les frais de procédure si votre locataire ne paie plus. 
  • Protection juridique propriétaire bailleur : Vous assiste en cas de litige (contestation de charges, refus de quitter les lieux, dégradations, etc.). 
  • Assurance du mobilier (location meublée) : elle couvre  les meubles de la chambre louée.  

💡 D’ailleurs, pour dénicher la meilleure assurance habitation qui correspond à vos besoins et à votre situation, n’hésitez pas à comparer les offres sur le comparateur Mon Gustave. C’est gratuit, rapide et sans engagement ! 

Comment bien choisir le locataire et sécuriser la location ? 

👉 Vérifier la solidité financière 

Pour éviter les mauvaises surprises, commencez par demander les 3 derniers bulletins de salaire du locataire (ou son avis d’imposition s’il est indépendant). La règle de base : ses revenus doivent être au moins 3 fois supérieurs au loyer charges comprises.  

Pour un étudiant ou un candidat aux revenus modestes, un garant est important. Demandez aussi ses justificatifs financiers. 

👉 Fixer un bail clair avec un état des lieux précis 

Utilisez un modèle de bail conforme (disponible gratuitement sur le site du gouvernement) et ajoutez-y un règlement intérieur : horaires d’utilisation des espaces communs, règles concernant les invités, interdiction de fumer… Cela évitera bien des tensions. 

L’état des lieux est votre meilleur allié : faites-le ensemble, notez le moindre défaut et surtout, prenez des photos datées. En cas de litige à la sortie, vous serez protégé. 

👉 Gérer les paiements sereinement 

Encaissez le dépôt de garantie (maximum un mois de loyer hors charges) avant de remettre les clés. Privilégiez ensuite le virement automatique pour les loyers mensuels car c’est plus simple pour tout le monde.  Louer une chambre chez soi : comment ça fonctionne et quelles assurances prévoir ? 

Foire aux questions

Louer une chambre chez soi ne nécessite pas de déclaration en mairie, contrairement à la location totale de votre logement. En revanche, vous devez déclarer vos revenus locatifs aux impôts dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), sauf si vous bénéficiez de l’exonération fiscale sous conditions de plafond.
Le loyer est généralement libre, mais dans les zones tendues (Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Montpellier…), un encadrement s’applique : votre loyer ne peut pas dépasser le loyer de référence majoré de 20%. Consultez les observatoires locaux des loyers pour connaître les plafonds au m² selon votre quartier et les caractéristiques de la chambre.
Oui, le locataire doit obligatoirement souscrire une assurance habitation couvrant au minimum les risques locatifs : dégâts des eaux, incendie, explosion. Le propriétaire exige toujours une attestation d’assurance avant la remise des clés et demande son renouvellement chaque année.
La chambre doit respecter une surface minimale de 9 m² avec une hauteur sous plafond de 2,20 mètres minimum (volume de 20 m³). Elle doit avoir une fenêtre donnant sur l’extérieur, un accès aux commodités (eau, électricité, sanitaires, cuisine), un chauffage fonctionnel, des installations électriques aux normes et aucun nuisible.
Vous êtes exonéré d’impôts si le loyer annuel charges comprises ne dépasse pas 203 €/m² en Île-de-France ou 150 €/m² ailleurs (2025), et que la chambre constitue la résidence principale du locataire.
Si votre locataire dégrade la chambre, faites d’abord un état des lieux précis et prenez des photos. Discutez-en avec lui pour essayer de trouver un arrangement à l’amiable. Vous pouvez garder tout ou partie du dépôt de garantie pour couvrir les réparations. S’il refuse ou conteste, contactez votre assurance et adressez-vous à la commission de conciliation.
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Narjiss ZEMMARI

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